Ndeye Astou Ndiaye, Zoubir Chattou
DOI: https://doi.org/10.60569/6-a6
Résumé
Au Sénégal, la confrérie mouride, depuis sa fondation par Cheikh Ahmadou Bamba (1850-1927), a pris une ampleur socio-économique importante. Très tôt, les Mourides ont développé une culture paysanne axée sur la migration et l’exploitation des terres agricoles. Originaires du bassin arachidier, les Mourides ont fini par conquérir la quasi-totalité des terres situées dans cette partie du Sénégal. Depuis quelques années, l’expansion agricole des Mourides s’est étendue jusqu’à la vallée du fleuve Sénégal générant ainsi des formes de mobilités internes entre le bassin arachidier et la vallée du fleuve Sénégal. Nos enquêtes ont montré une diversité d’acteurs mourides dans la vallée : 1) des entrepreneurs venus de leur propre initiative ; 2) des ressortissants des daaras (unité de production agricole constituée de disciples qui travaillent gratuitement pour leur marabout) ; 3) des fonctionnaires qui ont été affectés dans la zone ou encore 4) des individus ayant suivi leurs parents. Entre attachement à la terre, pouvoir religieux et puissance financière, les Mourides ont commencé à prendre une place socio-économique prépondérante dans la vallée. Cette dynamique économique portée par les néo-entrepreneurs mourides ne peut guère laisser indifférent car elle est à l’origine d’une extension importante des superficies cultivées et à une dynamique économique non négligeable. Qu’ils soient migrants ou saisonniers, les acteurs mourides, chacun selon ses moyens, contribuent activement au développement agricole de la vallée du fleuve Sénégal.