Quels dispositifs de conseil pour l’agriculture familiale marocaine ? Réflexions pour une démarche de conception des dispositifs de conseil.

Patrick Dugué, Younes Bekkar, Mostafa Errahj

DOI: https://doi.org/10.60569/1-a5

Numéro 1 – mars 2014

Résumé

Dans le cadre de sa politique agricole actuelle structurée autour du Plan Maroc vert, L’Etat a engagé une réforme en profondeur du conseil agricole, service qui était essentiellement assuré par les Centres des Travaux et les Centres de Mise en Valeur. La Nouvelle Stratégie du Conseil Agricole prône d’associer aux services publics de conseil agricole des structures privées qui seront agréées par les pouvoirs publics. Sur la base de travaux de recherche et d’expertise, cet article aborde la diversification de l’offre de conseil (conseil technique mais aussi conseil de gestion pour les exploitations et les organisations professionnelles agricoles, conseil administratif et juridique, …) et des publics cibles (chefs d’exploitations, les autres actifs familiaux, les responsables et salariés des organisations professionnelles agricoles, …). Il suggère de prendre en considération d’autres opérateurs actuels ou potentiels du conseil comme les agrofournisseurs, les organisations professionnelles agricoles bien structurées et les agro-industries. Au-delà de ces propositions, l’article aborde les principes d’une démarche générique de conception de dispositifs de conseil utile à tous les acteurs au niveau local, régional ou national.

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ما هي آليات الاستشارة الفلاحية بالنسبة للفلاحة الأسرية بالمغرب ؟ أفكار للنظر في تصميم آليات الاستشارة الفلاحية.

ملخص

في إطار سياستها الحالية المتعلقة بالفلاحة ، المتمحورة  حول « مخطط المغرب الأخضر  » ، شرعت الحكومة المغربية في إصلاح معمق لخدمة الإستشارة الفلاحية والتي كانت في السابق تقدم من قبل مراكز الأشغال و مراكز  الاستثمار الفلاحي . و ترمي الإستراتيجية الجديدة للإستشارة الفلاحية إلى الجمع بين الخدمات المقدمة من طرف مؤسسات الدولة و المؤسسات الخاصة المعتمدة .

استنادا إلى بعض البحوث و الدراسات يناقش هذا المقال التنوع الذي تعرفه الاستشارة الفلاحية ( الاستشارة التقنية،  الاستشارة في مجال تدبير المزارع و التنظيمات المهنية الفلاحية ،  بالإضافة إلى  الاستشارة الإدارية و القانونية…) وكذا الفئات المستهدفة بهذه الخدمة ( أصحاب المزارع ، اليد العاملة الأسرية ، مسؤولو و موظفو المنظمات المهنية الفلاحية… ) . كما يقترح أن يؤخذ بعين الإعتبار جهات أخرى معنية أو قد تعنى بالاستشارة الفلاحية مثل موردي المواد الأولية ، المنظمات المهنية المهيكلة و مصنعي المنتوجات الفلاحية.

بالإضافة لهذه الاقتراحات ، يناقش المقال مبادئ النهج العام  لتصميم آليات خدمة الاستشارة الفلاحية والتي تهم جميع الفاعلين على المستوى المحلي أو الإقليمي أو الوطني .

كلمات مفتاحية : استشارة فلاحية ، تصميم الآليات ، مرشد ، خوصصة ، منظمة مهنية ، المغرب .

COMMENTAIRES

Compte-rendu de la discussion suite à la présentation de l’article lors du séminaire de lancement de la revue le 8 avril 2014 à l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès

Commentaire. Il serait intéressant de s’appuyer sur les revendeurs d’intrants pour mettre en œuvre le conseil ou du moins les intégrer dans le dispositif de conseil. Toutefois il faut rester prudent car les objectifs d’un agro-fournisseur sont de satisfaire son client (bonnes recommandations, produits efficaces) mais aussi de vendre plus d’intrants.

Commentaire. Je ne pense pas qu’on puisse dire qu’il n’y a pas de méthode qu’on puisse appliquer. Il y a de nombreux acquis méthodologiques et il vaut mieux dire que les approches sont plurielles. Je rejoins les idées présentées ici sur le point que le conseil n’est pas que technique (« la vulgarisation ») ? il doit aussi faciliter aussi les changements organisationnels, l’action collective … Par ailleurs, c’est vrai que l’administration fonctionne sur une approche diffusionniste depuis les années 60. Il faut aussi donner plus d’importance aux organisations professionnelles agricoles pour générer la demande et orienter l’offre de l’Etat.

Commentaire. Il faudra poursuivre cette réflexion sur les compétences que doivent avoir ces conseillers et au-delà sur les cursus de formation initiale et continue à différents niveaux (technicien, ingénierie)

Commentaire. Il y a un grand nombre d’intervenants dans le secteur du conseil agricole (DPA, DRA, ONCA, etc). En Amérique du Nord, l’université est très impliquée dans le conseil. En France, ce sont les chambres d’agricultures qui jouent un rôle. Quelle est la spécificité de l’ONCA au Maroc ?
Commentaire. Il y a beaucoup de jeunes instruits dans les zones rurales, sur lesquels on pourrait s’appuyer pour le conseil agricole.

Commentaire. Il y a un enjeu important de formation des conseillers agricoles, à la fois initiale et continue. On peut être sceptique sur le fait de donner un rôle aux revendeurs d’intrants, car ils ont un intérêt à vendre plus. Ils ont un rôle à jouer, mais dans une certaine mesure seulement.
Commentaire. On peut réfléchir en termes de plateforme d’innovation, avec l’ensemble des acteurs impliqués, pour identifier les problèmes et voir comment les traiter. Ces plateformes peuvent-elles s’inscrire dans un dispositif de conseil ou plutôt dans celui de la co-conception des innovations. On parle de plus en plus de plateforme (multiacteurs) d’innovation, à l’INRA par exemple, cela mériterait que l’on y consacre un article dans Alternatives Rurales.

Commentaire. Il y a une trop grande séparation entre les thématiques de recherche et de formation, et les demandes pratiques des agriculteurs. Souvent, les conseils donnés ne servent à rien. Il y a un problème de formation continue des vulgarisateurs, qui ne portent pas sur des solutions pratiques. Il faut partir du terrain pour construire la recherche et ensuite des recommandations pour le conseil.

Commentaire. La non adoption n’est pas seulement un problème de bon-vouloir de l’agriculteur. Souvent, même si l’agriculteur a compris la proposition du conseiller et est intéressé, il a des difficultés pour l’appliquer. C’est le cas par exemple des semences : l’agriculteur veut bien acquérir des semences sélectionnées, mais il ne les trouve pas, ou c’est trop cher pour lui. Il faut intégrer le conseil à une réflexion plus large, qui inclue les contraintes auxquelles font face les agriculteurs et le faible accès aux autres services agricoles. Il serait intéressant de revenir à des projets intégrés comme les projets DriPMH qui reposaient sur une approche globale (plurisectorielle) des contraintes et des solutions.

Commentaire global de l’auteur principal. Je partage la plupart des commentaires qui constituent des pistes pour approfondir cette réflexion sur le conseil agricole à une période clé dans ce domaine (mise en place de l’ONCA, des CCA, du conseil privé et agrée par l’Etat,…). Bien sur il y a de nombreux acquis méthodologiques relatifs au conseil agricole (sensu largo) au Maroc et ailleurs mais à mon sens il n’y a pas de méthode « clé en main ». Pour l’amélioration des systèmes techniques de production, le transfert de technologies a montré des limites. Il en est de même lorsque l’on veut transférer d’ailleurs des méthodes de conseil. Le conseil se construit localement sur la base d’acquis méthodologique mais aussi des besoins en conseil exprimés par les agriculteurs et sur les ressources humaines disponibles : on ne peut pas élaborer la méthodologie de conseil uniquement à la capitale dans un bureau, cela doit se faire à partir du terrain.

Acquis et défis de la gestion participative des ressources forestières : Cas du Parc National d’Ifrane.

Larbi Aziz, Safae Flouchi, Fatima-Ezahra Msiah

DOI: https://doi.org/10.60569/1-a4

Numéro 1 – mars 2014

Résumé

Les ressources forestières constituent un capital naturel pour l’approvisionnement des populations locales, en bois, en plantes aromatiques et médicinales et en parcours pour le pâturage. Ces multiples usages ont conduit ces populations à mettre en place une gestion communautaire et très ancienne de ces ressources. Depuis 2002, l’administration des Eaux et Forêts a mis en place une politique forestière basée sur une stratégie de gestion participative. Nous avons étudié les formes de gestion communautaire et par l’administration des ressources forestières dans quatre communes rurales du Parc National d’Ifrane. L’administration organise une mise en défens, fondée sur l’implication et la responsabilisation des populations usagères, organisée en associations sylvo-pastorales ou en coopératives forestières, à travers une incitation financière sous forme de compensation. Ce mécanisme a permis d’obtenir un certain nombre d’acquis : conscientisation des populations vis-à-vis de la mise en défens, investissement des sommes de la compensation dans des projets de développement local, etc. Cependant, ce mécanisme présente certaines fragilités, notamment un risque de non durabilité des mises en défens (du fait que celles-ci ne sont financées que par le budget de l’Etat) et un contrôle social plus faible dans les nouvelles associations qui n’ont pas la même légitimité pour prendre des décisions au nom du collectif que les anciennes jmaa. 

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ملخص

تمثل الموارد الغابوية رأسمال طبيعي بالنسبة للساكنة المحلية لتلبية حاجاتها من الحطب و من النباتات العطرية و الطيبة وكذا من الكلأ بالنسبة للماشية . هذه الاستعمالات أدت بالساكنة منذ القدم إلى تبني تدبير جماعي لهذه الموارد.و منذ سنة 2002 أرست  إدارة المياه و الغابات سياسة غابوية مبنية على إستراتجية للتدبير التشاركي للموارد الغابوية. و قد قمنا في هذا الإطار  بدراسة أشكال تدبير هذه الموارد من طرف الساكنة و من طرف الإدارة في أربع جماعات قروية تقع بالمتنزه الوطني لإفران. فالإدارة تنظم حماية للغابة مبنية على إشراك و تمكين الساكنة المستعملة لهاته الموارد والمنضوية في إطار جمعيات  و تعاونيات غابوية من خلال منحهم تعويضات مالية.هذه العملية مكنت من الحصول على مجموعة مكتسبات : تحسيس الساكنة حيال حماية الغابة، استثمار  مبالغ التعويضات في مشاريع تنموية محلية الخ. لكن من جانب آخر، تعترض هذه العملية بعض عوامل الهشاشة المرتبطة خصوصا باستمرارية الحماية (باعتبار أن التحويل يأتي فقط من الدولة )  و مراقبة اجتماعية ضعيفة داخل الجمعيات المنشأة و التي لا تتوفر على نفس الشرعية لاتخاذ قرارات باسم المجموعة كما كان الحال لدى  »الجماعة » قديما.

Compétences et apprentissages des agriculteurs dans les projets de développement local

Myriem Bouzekraoui

DOI: https://doi.org/10.60569/1-a2

Numéro 1 – mars 2014

Résumé

Au Maroc, les politiques publiques en zones rurales ont récemment donné une importance accrue aux projets de développement locaux. Les évaluations de ces projets ont porté souvent sur les réalisations d’ordre physique et financier et moins sur les apprentissages et les compétences des participants à ces projets. Nous avons mené une étude sur les compétences et les apprentissages des participants à des projets de développement local, et la contribution de ces projets à l’amélioration de leurs capacités à mener de nouveaux projets par la suite,  de leurs ressources et  de leurs représentations. L’étude a porté sur 5 expériences collectives de la province de Séfrou. L’analyse a permis de classer les 13 participants enquêtés en 4 groupes selon les compétences et apprentissages qu’ils soient d’ordre technique, administratif, en relation avec l’action collective ou bien de changement de représentations et valeurs ( notamment sur la manière de se voir, en termes de capacité d’action individuelle et collective). Il apparait un large écart entre bénéficiaires et leaders en termes de compétences et apprentissages, ce qui pourrait mettre en cause le fonctionnement et la pérennité des associations qui gèrent les projets collectifs en cas de départ des leaders.

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مهارات المزارعين المشاركين في مشاريع التنمية المحلية

ملخص

اصبحت السياسات الحكومية في المناطق القروية بالمغرب تعطي أهمية متزايدة لمشاريع التنمية المحلية. وقد لوحظ ان تقييم هذه المشاريع تمحور غالبا حول المنجزات ذات الطابع الاقتصادي والمالي في حين ان تقييم معارف و مهارات المشاركين في هذه المشاريع لم يحظى بكثير من الاهتمام. أجرينا دراسة حول مهارات و معارف المشاركين في مشاريع التنمية المحلية ، ومدى مساهمة هذه المشاريع في تحسين قدراتهم على اقامة وتنفيذ مشاريع جديدة بعد ذلك ،وايضا تطوير مواردهم و تمثلاتهم . الدراسة خصت خمس تجارب جماعية بمقاطعة صفرو. مكن التحليل من تصنيف المشاركين في المشاريع الى  4 مجموعات وفقا لنوعية المهارات و المعارف المكتسبة سواء تقنية ،ادارية ،متعلقة بالعمل الجماعي او مرتبطة بالتمثلات والقيم. وكشف ايضا ان المشاركة في المشاريع تتيح اكتساب معارف مختلفة و بدرجات مختلفة تبعا لطبيعة كل تجربة و شخصية كل مشارك، إلا انه كشف ايضا عن وجود فجوة واسعة بين المستفيدين و رؤسائهم من حيث المهارات التي طوروها. الشيء الذي يدعو الى القلق فيما يخص حسن سير عمل التعاونية و استمراريتها في حالة استقالة او غياب هؤلاء الرؤساء.

La démarche pédagogique des écoles aux champs: changement de paradigme ou hybridation avec d’anciennes méthodes ?

Mohamed El Amrani, Mouna Menzeh

DOI: https://doi.org/10.60569/1-a1

Numéro 1 – mars 2014

Résumé

La nouvelle stratégie de conseil agricole prévoit la mise en place de nombreuses écoles au champ (Farmer Field Schools). Cet article étude la mise en œuvre de 3 de ces écoles paysannes dans la région du Saiss. L’étude porte en particulier sur la démarche pédagogique suivie. Trente- deux  agriculteurs participant à ces écoles et une dizaine de  facilitateurs ont été enquêtés. Il ressort que malgré l’intérêt de sa démarche sur l’apprentissage des agriculteurs, dans la pratique, son efficacité et son efficience pourraient être améliorées en particulier en ce qui concerne les objectifs pédagogiques fixés et la pertinence des thématiques traitées par rapport aux attentes des participants.

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لمنهجية البيداغوجية للمدارس الحقلية: تغيير في النمط أم تهجين للأساليب القديمة ؟

يقدم هذا المقال العلمي دراسة لثلاث مدارس فلاحية مخصصة للمزارعين في منطقة السايس. تشكل هذه المدارس إحدى دعامات الاستراتيجية الجديدة للإرشاد الفلاحي، بحيث أنه من المنتظر إنشاء أعداد كبيرة من المدارس الحقلية للفلاحين . اهتمت هذه الدراسة بالمنهجية البيداغوجية المتبعة هذه المدارس. من أجل ذلك، تم استقصاء اثنين وثلاثين (32) فلاحا وعشرات المسهلين. تظهر النتائج أنه رغم أهمية المنهجية المتبعة في تعليم الفلاحين، فإنه يمكن تحسين فاعلية وفعالية الجانب التطبيقي خصوصا في ما يتعلق بالأهداف البيداغوجية المرسومة وكذا مواضيع المعالجة مقارنة بتطلعات المشاركين في هذا النوع من المدارس.

Les agriculteurs du Gharb manquent-ils réellement « d’esprit coopératif » ? Analyse de l’action collective entre discours et pratiques

Zhour Bouzidi, Nicolas Faysse, Marcel Kuper

DOI: https://doi.org/10.60569/1-a3

Numéro 1 – mars 2014

Résumé

Dans le périmètre irrigué du Gharb, les tentatives de mise en place des organisations professionnelles agricoles initiées par l’Etat au cours des années 1980 ont généralement abouti à des résultats limités. Ces expériences passées continuent à marquer les discours et les attitudes des agriculteurs et des techniciens qui convergent vers l’impossibilité de mener une coordination réussie impliquant les agriculteurs de la région. Cet article propose une lecture plus globale de l’action collective qui englobe, au-delà des seules organisations professionnelles, l’ensemble des pratiques de coordination pour gérer des ressources productives. A travers une forte immersion dans les vécus locaux dans deux villages, nous avons repéré des pratiques de coordination actives autour de l’eau dans le premier et autour de la culture d’agrumes dans le second. Ces pratiques témoignent de fortes capacités locales de gestion, de négociation et d’innovation. Leur mise en évidence ouvre des pistes pour repenser les méthodes d’appui et d’accompagnement aux collectifs d’agriculteurs. Ainsi, l’accompagnement pourrait plus se fonder sur l’identification des collectifs et réseaux locaux fonctionnels et des projets collectifs existants ou émergents. L’accompagnement à la constitution d’organisations formelles en lien avec les projets collectifs locaux permettrait aux agriculteurs de mieux maitriser leurs relations avec les acteurs extérieurs.

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ملخص

لم تسفر محاولات الدولة منذ الثمانينات من القرن الماضي لإنشاء  تنظيمات مهنية زراعية  في المدار السقوي لمنطقة الغرب إلى النتائج المتوخاة.  في حين لاتزال هذه التجارب تؤثر بشكل ملموس على خطاب ومواقف كل من الفلاحين والتقنيين الزراعيين التي ما فتئت تتلاقى حول فكرة مفادها أنه من غير الممكن إقامة تعاون ناجح منبثق من إرادة ومبادرات  فلاحي المنطقة . نقترح في هذا المقال قراءة موسعة للعمل الجماعي تشمل بالإضافة إلى التنظيمات المهنية جميع ممارسات التعاون من أجل تدبير الموارد الإنتاجية. لقد تمكنا على إثر فترة مهمة من الانغماس في سياق الحياة اليومية في قريتين من تحديد العديد من ممارسات التعاون حول ماء الري في القرية الأولى وحول غرس الحوامض في القرية الثانية. تعكس هذه الممارسات قدرات محلية فعالة للتسيير، التفاوض والابتكار. إن الكشف عن هذه الممارسات يفتح أفاقا جديد لإعادة بلورة أساليب دعم ومواكبة المشاريع الجماعية لفلاحي المنطقة. يمكن لهذه المواكبة أن ترتكز على تحديد المجموعات الوظيفية، الشبكات المحلية والمشاريع الجماعية سواء منها القائمة أو الناشئة. و يمكن أن تشمل كذلك دعم الفلاحين من أجل تنظيم مبادراتهم الجماعية لتمكينهم من تسوية أوضاعهم وتحسين علاقاتهم مع الفاعلين الخارجيين.

الكلمات المفتاحية: ممارسات التعاون، الموارد الإنتاجية، الماء، الحوامض، الغرب، المغرب.

COMMENTAIRES

Compte-rendu de la discussion suite à la présentation de l’article lors du séminaire de lancement de la revue le 8 avril 2014 à l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès

Commentaire . L’étude a été menée dans un périmètre irrigué, manipulé par les pouvoirs publics, notamment avec l’introduction de techniques nouvelles. On pourra clarifier les raisons de cette absence d’action collective ( absence de leadership, etc.).

Commentaire. Cette contribution est intéressante car elle permet de porter un regard critique sur un discours dominant. Pour développer un discours alternatif, il est important d’aller sur le terrain et de voir ce qui se passe concrètement. Ce serait intéressant que d’autres articles de la revue continuent d’apporter d’autres expériences d’action collective, réussite ou en échec, pour continuer cette réflexion.

Commentaire. L’étude a été menée dans une zone avec un fort interventionnisme de l’Etat, avec des agrégats d’agriculteurs (coopératives de la réforme d’agraire, etc.) avec des origines très différentes. L’analyse de l’action collective dans ce contexte pourrait être mise dans un contexte plus large de la constitution d’une société civile citoyenne dans ce type d’espace.

Commentaire. On entend beaucoup ce discours de manque d’esprits, surtout chez les cadres et techniciens de l’administration. Souvent, ce discours est lié à un rejet de la responsabilité sur les agriculteurs. En fait, tous les travaux sur l’action collective ont montré que l’action collective ne réussit que si trois conditions sont validées. Premièrement, il doit y avoir un problème ou une insatisfaction chez le groupe d’agriculteurs. Deuxièmement, il doit y avoir des leaders locaux, avec des capacités, avec éventuellement le soutien d’un catalyseur externe. Il y a un apprentissage souvent : ces leaders étaient souvent des jeunes qui, par exemple appartenaient à une coopérative, faisaient des propositions qui ne sont pas pris en compte, et alors décident d’initier leur propre action collective. Troisièmement, les agriculteurs veulent s’assurer que l’action collective leur permettra aussi de garder une certaine autonomie.

Commentaire. Il ne faut limiter le problème des organisations professionnelles à un problème de discours et de représentations. Il faut que ces organisations répondent à un besoin, soient gérées de façon transparente et démocratique, des leaders qui ne soient pas des président « à vie ».
Réponse globale de l’auteure principale. Cet état d’esprit s’appuie sur des expériences concrètes. Il y a de nombreuses études qui ont cherché à voir comment remettre les AUEA en marche, mais en pratique, les agriculteurs n’ont jamais été intéressés par les AUEA, qui ne correspondaient pas à leurs attentes. Ce travail se voulait de changer l’orientation du regard, trop souvent fondé sur un regard surplombant qui ne voit que les organisations professionnelles formelles. L’originalité était aussi de travailler dans le Gharb, une zone très « artificialisée » où il n’y a eu que peu d’études, au contraire d’autres zones plus « reconnues » pour l’action collective comme le Haut Atlas.