Les activités de la Coopération technique Belge (CTB) dans le domaine du développement agricole au Maroc : quelques enseignements tirés des projets pilier 2 PMV

Point de vue de Mano Demeure, représentant résident de la Coopération Technique Belge au Maroc. Entretien effectué avec Nicolas Faysse

DOI: https://doi.org/10.60569/1-b3

Numéro 1 – mars 2014

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Semis direct, Système de culture sur couverture végétale (SCV) et Agroécologie, vers où va – t –on ?

Compte-rendu de séminaire par Patrick Dugué

DOI: https://doi.org/10.60569/1-b6

Numéro 1 – mars 2014

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Les fondements des politiques agricoles « modernes », à partir de quelques écrits de Claude Servolin.

Notes de lecture de Mohammed Amar

DOI: https://doi.org/10.60569/1-b5

Numéro 1 – mars 2014

Résumé

Considérant que bien qu’ayant jeté les bases d’une analyse des politiques agricoles en France et dans les pays d’Europe occidentale, les écrits de Claude Servolin sont globalement restés peu connus au Maroc, cet article propose quelques notes de lecture à partir de quatre écrits publiés entre la fin des années soixante et la fin des années quatre-vingt. A travers des analyses historiques des politiques agricoles, ces écrits permettent d’abord de se rendre compte que les pays dont l’agriculture est actuellement « modernisée » sont parfois partis de situations plus défavorables que celle que connait aujourd’hui le Maroc. Ils montrent ensuite que les politiques agricoles devraient faire l’objet d’un débat de société pour définir le type d’agriculture et par conséquent le « modèle » d’exploitation agricole à mettre en place. Servolin met l’accent sur le fait que l’option retenue, par la quasi-totalité des pays occidentaux, est celle de l’exploitation familiale « moderne ». Enfin, les écrits de Servolin attirent notre attention sur le fait qu’à ce premier pilier fondamental de politique agricole s’ajoutent trois autres non moins importants que sont les législations permettant ou facilitant l’accès au foncier, l’importance accordée à l’éducation et à la formation professionnelle et l’organisation professionnelle agricole.

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أسس السياسات الفلاحية « العصرية » انطلاقا من يعض كتابات كلود سرفولان

                                                                       محمد اعمار

ملخص

 رغم أنها أرست الاسس لتحليل السياسات الفلاحية في فرنسا بالخصوص و دول أوربا الغربية بصفة عامة, فان كتابات كلود سرفولان ظلت في مجملها غير معروفة في المغرب. يقترح هذا المقال بعض الافكار المستقاة من أربع مقالات للكاتب نشرت في الفترة الممتدة ما بين اواخر الستينات و اواخر التمانينات.

تمكننا هذه الكتابات, من خلال تحليلات تاريخية للسياسات الفلاحية, ان نكتشف ان معظم الدول المتقدمة فلاحيا انطلقت من وضعيات اكثر تخلفا من الحالة التي تعرفها الفلاحة المغربية حاليا.

كتابات سرفولان تثير كذالك انتباهنا الى كون السياسات الفلاحية « العصرية » ترتكز على الاربع اسس التالية ˸

–      السياسات الفلاحية يجب ان تكون نتاجا لحوار مجتمعي يهدف الى تحديد النمودج التنموي الفلاحي الذي سيتم تبنيه ودعمه؛

–      انتاج ترسانة قانونية تمكن الفلاح من الولوج الى امتلاك او استغلال الاراضي الفلاحية؛

–      اعطاء اهمية قصوى للتعليم و التكوين المهني الفلاحي؛

–      دعم التنظيمات المهنية الفلاحية.

كلمات مفتاح ˸ سياسة فلاحية, نمودج تنموي فلاحي, تعليم وتكوين مهني فلاحي, تنظيم مهني فلاحي.

L’expérience de Raccord, fédération de coopératives et d’associations de producteurs.

Point de vue d’Abdelkrim Anbari, président de l’association Raccord. Entretien effectué avec Nicolas Faysse

DOI: https://doi.org/10.60569/1-b2

Numéro 1 – mars 2014

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Faire réussir les coopératives agricoles. Une étude des coopératives indiennes par Tushaar Shah.

Notes de lecture de Nicolas Faysse

DOI: https://doi.org/10.60569/1-b4

Numéro 1 – mars 2014

Résumé

Tushaar Shah est un chercheur indien qui a beaucoup travaillé sur l’utilisation et la gestion des eaux souterraines en Asie du Sud. Dans les années 1990, Shah a cherché comprendre ce qui pouvait expliquer la diversité des trajectoires de succès et d’échecs des coopératives, à partir de l’étude d’une cinquantaine de coopératives et associations d’agriculteurs en Inde.  Les résultats de son étude sont publiés dans deux livres : « Faire réussir les coopératives agricoles » en 1995 et « Catalyser la coopération : la conception des organisations auto-gouvernées » en 1996.

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إنجاح التعاونيات الفلاحية: دراسة للتعاونيات الفلاحية من طرف توشار شاه

قراءة في الدراسة منطرفالباحث نيكولا فايس

 توشار شاه، باحث هندي اشتغل كثيرا على طريقة استعمال وتسيير المياه الجوفية في آسيا الجنوبية. في  سنوات التسعينات، حاول شاه فهم ما يمكن أن يفسر اختلاف مسارات نجاح أو فشل التعاونيات، من خلال دراسة حوالى خمسين تعاونية وجمعية في الهند. تمت نشر نتائج دراسته في كتابين؛ الأول بعنوان: « إنجاح التعاونيات الفلاحية » صدر 1995، أمّا الثاني فهو :  »تحفيز التعاون: إعداد تنظيمات مستقلة » سنة 1996.

 

Projets Pilier II : Une dynamique à soutenir. Cas de la région Fès Boulemane.

Texte de  Mohamed Sebgui, Directeur Régional de l’Agriculture Fès-Boulmane.

DOI: https://doi.org/10.60569/1-b1

Numéro 1 – mars 2014

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Des hommes et des arbres : relation entre acteurs dans les projets du Pilier II du Plan Maroc Vert.

Nicolas Faysse, Mohamed El Amrani, Mostafa Errahj, Hind Addou, Zineb Slaoui, Louisanne Thomas, Sara Mkadmi

DOI: https://doi.org/10.60569/1-a8

Numéro 1 – mars 2014

Résumé

Nous présentons ici une analyse des relations entre acteurs dans la conception et la réalisation de 8 projets du Pilier II à vocation arboricole, situés dans les provinces de Meknès, El Hajeb, Ifrane et Séfrou. Dans quelques projets, les agriculteurs ont activement négocié le contenu de ces projets, tandis que dans les autres cas, ils ont accepté un projet déjà conçu. La phase de réalisation est marquée par la relation peu structurée entre entrepreneurs et agriculteurs, qui n’ont que peu de pouvoir d’action lorsqu’ils estiment que les entrepreneurs n’effectuent pas correctement les tâches prévues. Les projets ont permis de réaliser des plantations et, dans un cas, une amélioration des conditions de commercialisation de leur production (la composante de commercialisation n’était pas encore mise en œuvre dans la plupart des projets étudiés). De plus, ces projets ont permis à certains collectifs d’agriculteurs de renforcer leurs capacités à définir des projets et les proposer à l’administration. Ceci justifie l’intérêt d’une réflexion au niveau des territoires, car ces nouvelles capacités ne concernent que quelques groupes d’agriculteurs disposant de ressources (formation, réseaux sociaux, etc.). Par ailleurs, certaines organisations professionnelles agricoles ont été conçues spécifiquement comme un moyen pour mener à bien les projets. Leur développement et leur pérennité méritent d’être plus mis au centre des actions de développement.

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رجال وأشجار: العلاقة بين الفاعلين في مشاريع الدعامة الثانية لمخطط المغرب الأخضر

نيكولاس فايس، محمد العمراني، مصطفي الرهج، هند أدو، زينب السلاوي، لويزان توماس

الملخص

يقدم هذا البحث تحليلا للعلاقة بين الفاعلين في إعداد وتنفيذ ثمانية (8) مشاريع تشجير من الدعامة الثانية لمخطط المغرب الأخضر بمناطق الحاجب، إفران وصفرو بجهة مكناس. يظهر من خلال البحث أنه بالنسبة لبعض المشاريع، تمكن الفلاحون من مناقشة محتوى بعض المشاريع بصفة فعلية مع الجهات المعنية، في حين أنه في حالات أخرى قبل هؤلاء الفلاحون بمشاريع تم إعدادها مسبقا. لقد تميزت مرحلة التنفيذ بعلاقة غير منظمة بين الفلاحين والمقاولين، حيث أن المزارعين لا يستطعوا التدخل عندما يعتبرون بأن المقاولين لم يقوموا بدورهم على الوجه الأكمل. لقد مكنت هذه المشاريع المزارعين من غرس الأشجار، وفي بعض الحالات من تحسين ظروف تسويق الإنتاج (لم تكن مكونة التسويق مدرجة في أغلبية المشاريع التي تمت دراستها). زيادة على ذلك، مكنت هذه المشاريع مجموعات من المزارعين من تعزيز قدراتهم في القيام بمشاريعهم الخاصة واقتراحها على الإدارة (وزارة الفلاحة). تبين هذه النتائج ضرورة القيام بتفكير أعمق على المستوى المجالي، ذلك أن هذه القدرات لا تخص إلا بعض المزارعين الذين تمتلكون الموارد اللازمة (التكوين، العلاقات الاجتماعية…إلخ). من جهة أخرى، فقد تم إنشاء بعض التنظيمات المهنية أساسا من أجل تنفيذ المشاريع، في الوقت الذي يتطلب تطويرها وديمومتها أن تكون في محور العمليات التنمية.

Les exploitations familiales peuvent-elles faire face à l’urbanisation ? Cas de la commune urbaine de Sebaa-Ayoune dans la plaine du Saïs (Maroc).

Amina Benabed, Patrick Dugué, Elhassane Abdellaoui

DOI: https://doi.org/10.60569/1-a7

Numéro 1 – mars 2014

Résumé

L’agriculture périurbaine doit composer avec l’urbanisation et un marché foncier actif. Une étude réalisée dans la commune urbaine de Sebaa-Ayoune, près de Meknès (Maroc), met en évidence des comportements très différents des agriculteurs dans cette situation d’urbanisation. Certains ne vendent pas la terre et maintiennent leur exploitation en développant une activité extra-agricole, d’autres vendent une partie de leur terre pour investir en agriculture dans la partie restante, enfin la dernière catégorie vend une partie des terres pour développer des activités extra-agricoles. Il faut ajouter à ces 3 catégories d’agriculteurs familiaux, celle des néo-agriculteurs qui achètent quelques hectares de terre pour planter des arbres fruitiers. Les stratégies des producteurs de cette zone périurbaine et leur diversité s’expliquent d’abord par un marché foncier actif (prix élevé de la terre) et l’origine de leur exploitation (melk, réforme agraire, néo-agriculteur). Les facilités de commercialisation des produits agricoles dues à la proximité de la ville (vente en circuit court, segmentation de la qualité,…) ne contribuent pas pour le moment à la durabilité des exploitations agricoles péri-urbaine dans la région de Meknès.

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هل يمكن للمزارع الأسرية أن تواجه التوسع العمراني ؟ دراسة ميدانية بالجماعة الحضرية  » سبع عيون  » 

ملخص

إن الفلاحة في المناطق الشبه الحضرية مطالبة بالتكيف مع ظروف التوسع الحضاري وكذا ارتفاع أسعار العقار. انطلاقا من هذه المعطى قمنا بدراسة ميدانية على مستوى الجماعة الحضرية  » سبع عيون  » (بالقرب من مكناس ، المغرب ).  كشفت هذه الدراسة عن سلوكيات جد مختلفة للفلاحين من حيث استراتجية الحفاظ على استدامة المزارع والتي نلخصها في النماذج السلوكية الآتية :

النموذج الأول يتمثل في الفلاحين الذين يرفضون بيع الأراضي الفلاحية و يلجؤون إلى أنشطة غير فلاحية للحفاظ على سيرورة المزرعة –

النموذج الثاني يتكون من فلاحين يقومون ببيع جزء من الأرض ويستثمرون في الجزء المتبقي –

أما النموذج الثالث فيفضل بيع جزء من الأرض و الإستثمار في أنشطة غير فلاحية –

بالإضافة لهذه الفئات الثلاث من الزراعة الأسرية ، نجد فئة « المزارعين الجدد  » الذين  يشترون بضعة هكتارات من الأراضي لزراعة أشجار الفاكهة. يمكن تفسير استراتيجيات المنتجين وتنوعها بهذه المنطقة الشبه حضرية أولا بدينامية سوق العقار (غلاء الأرض) وكذا بالوضع القانوني للضيعة ( ملك ، أراضي الاصلاح الزراعي ، مزارعون جدد). كما لاحظنا أن سهولة تسويق المنتجات الزراعية الراجعة للقرب من المدينة ( البيع في قنوات قصيرة، تجزئة السوق حسب الجودة) لا تسهم حاليا في  استدامة المزارع شبه الحضرية في منطقة مكناس لأن أغلب الفلاحين لا يستغلون هذه الميزة.

كلمات مفتاحية : فلاحة شبه حضرية ، مزرعة أسرية ، عقار ، استراتيجيات التكيف ، تسويق ، المغرب .

Le prix de revient du lait au Maroc et ses implications pour l’avenir de l’élevage bovin.

Mohammed Taher Sraïri

DOI: https://doi.org/10.60569/1-a6

Numéro 1 – mars 2014

Résumé

Au Maroc, le prix de revient du lait est un enjeu important de l’élevage bovin, car la volatilité accrue des prix des intrants commence à malmener sérieusement sa rentabilité. Aussi, la présente étude vise à caractériser le prix de revient du lait bovin. L’analyse a été effectuée dans 86 élevages de sept régions et représentatifs de la diversité des situations d’exploitations de taille réduite. Les principaux coûts sont les charges alimentaires – fourrages et concentrés – (51,9 %), suivies des charges de main-d’œuvre – familiale et salariée – (22,8 %) et des amortissements des investissements (16,5 %). L’étude montre aussi un prix moyen de revient du lait supérieur au prix « départ ferme » dans quasiment toutes les régions, impliquant un déficit économique de l’activité d’élevage (les ventes de bovins étant inclues dans la méthode de calcul utilisée). Quand les charges relatives à l’amortissement des investissements et la rémunération de la main-d’œuvre familiale ne sont pas prises en compte, le prix de revient du lait devient inférieur au prix « départ ferme » dans quatre des sept régions. Cela implique toutefois une vulnérabilité sociale (pas de rémunération des efforts de la main-d’œuvre familiale) et même financière, du moment que le renouvellement de l’outil de production n’est plus garanti. Au final, l’étude suggère que des tensions ultérieures sont à redouter dans la chaîne d’approvisionnement laitier, si les éleveurs n’arrivent pas à améliorer la rentabilité de leurs activités, grâce à une maîtrise accrue de la productivité ou à travers la révision à la hausse du prix du lait « départ ferme ».

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تكلفة ٳنتاج ١لحليب في المغرب وتد١عياتھا على مستقبل تربية الأبقار

السر١يري محمد ١لطاھر

ملخص

في المغرب، تشكل تكلفة ٳنتاج الحليب رھانا هاما بالنسبة لتربية الأبقار لأن زيادة التقلبات في أسعار المدخلات بدأت تعيق بشكل جدي الربح.

 لذلك، تهدف هذه الدراسة إلى تحديد تكلفة ٳنتاج حليب الأبقار. أجري التحليل على 86 مزرعة في سبع مناطق ممثلة  لتنوع حالات المزارع الصغيرة. التكاليف الرئيسية هي نفقات الغذاء – الأعلاف والمركزات – (51.9٪)، تليها نفقات اليد العاملة  – الأسرة  و العمال (22.8٪)، واستهلاكات الاستثمارا  ( 16,5    %) .             5

 تظهر الدراسة أيضا ثمن متوسط لٳنتاج الحليب أكبر من ثمن  ​​ »خروجه من المزرعة  » في جميع الجهات تقريبا، مما يعني وجود عجزاقتصادي لنشاط تربية الأبقار (بيع الأبقار يتم تضمينها في طريقة الحساب المستخدمة) . عندما لا تؤخذ  تكاليف استهلاك الاستثمار وأجوراليد العاملة العائلية بعين الاعتبار، فإن سعرعائد  الحليب يصبح أقل من سعر « خروجه من المزرعة » في أربعة من الجهات السبعة، وهذا يبين على ضعف اجتماعي (ليس هناك تعويضات لمجهودات اليد العاملة العائلية) وحتى مالي، طالما أن تجديد وسائل الإنتاج لم يعد مضمونا. أخيرا، تقترح الدراسة أن التوترات القادمة ستكون مخيفة في سلسلة توريد الحليب، إذا لم يتمكن مربي الأبقار من تحسين ربح أنشطتهم بفضل زيادة السيطرة على الانتاجية أو من خلال مراجعة ارتفاع سعر الحليب » خروجه من المزرعة

COMMENTAIRES

Compte-rendu de la discussion suite à la présentation de l’article lors du séminaire de lancement de la revue le 8 avril 2014 à l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès

Question : serait-il possible, pour améliorer l’efficience technique, que les vaches de différents agriculteurs soient intégrées dans une même étable ? Réponse de l’auteur : en pratique, les agriculteurs sont très réticents à cette idée. Cependant, une ouverture peut être le conseil agricole.

Commentaire. Il faudra mieux expliciter la représentativité des exploitations étudiées dans chaque région, en termes de surface, de type de race de vache, etc.

Commentaire. Ce qui est complexe dans ce type d’analyse, c’est que le troupeau est dynamique : naissances, mortalité, ventes, etc. Il est important de prendre en compte, dans l’analyse, la variation de la valeur du troupeau, mais aussi l’auto consommation de lait.

Commentaire. Les vaches produisent actuellement très en dessous de leur potentiel génétique : si on arrive à produire ce potentiel, on résoudra en grande partie ce problème de rentabilité.

Commentaire. Il sera intéressant de prendre en compte dans une prochaine étude les grands élevages. On a vu beaucoup de ces grandes étables avoir des difficultés dans la région de Meknès. Ces dernières ont, elles aussi, des difficultés.

Commentaire. Il serait intéressant de mettre aussi en avant des conséquences en termes de l’amélioration de la conduite technique des élevages. En effet, la conclusion d’une telle étude ne peut pas être seulement une question de prix : on peut se poser la question de savoir si c’est au consommateur de payer l’inefficience technique des élevages. On peut réfléchir par exemple à comment les organisations professionnelles peuvent jouer un rôle dans un tel accompagnement technique.

Réponse globale de l’auteur. De nombreuses exploitations sont effectivement déficitaires et que c’est d’abord lié à la question de la conduite alimentaire (rations insuffisantes et déséquilibrées). Mais il y en a quelques-unes qui dégagent un prix de revient inférieur au prix du lait « départ ferme » et cela est dû à une conduite alimentaire plus maîtrisée ou à un meilleur rendement laitier par vache.
Par ailleurs, j’insiste sur le fait que l’étude a été faite au printemps, c’est-à-dire la période la plus favorable. Il serait intéressant de revenir pendant l’été, dans les mêmes élevages, où on pourra voir des prix de revient plus élevés.

Pour conclure, la question du prix de revient du lait renvoie à des suivis d’élevages de longue durée (pour inclure les effets des variations saisonnières et inter annuelles) et aussi à des échantillons plus vastes (en y incluant des élevages de nature diverse), ce qui pourrait constituer les objets de futures recherches sur la question.

Quels dispositifs de conseil pour l’agriculture familiale marocaine ? Réflexions pour une démarche de conception des dispositifs de conseil.

Patrick Dugué, Younes Bekkar, Mostafa Errahj

DOI: https://doi.org/10.60569/1-a5

Numéro 1 – mars 2014

Résumé

Dans le cadre de sa politique agricole actuelle structurée autour du Plan Maroc vert, L’Etat a engagé une réforme en profondeur du conseil agricole, service qui était essentiellement assuré par les Centres des Travaux et les Centres de Mise en Valeur. La Nouvelle Stratégie du Conseil Agricole prône d’associer aux services publics de conseil agricole des structures privées qui seront agréées par les pouvoirs publics. Sur la base de travaux de recherche et d’expertise, cet article aborde la diversification de l’offre de conseil (conseil technique mais aussi conseil de gestion pour les exploitations et les organisations professionnelles agricoles, conseil administratif et juridique, …) et des publics cibles (chefs d’exploitations, les autres actifs familiaux, les responsables et salariés des organisations professionnelles agricoles, …). Il suggère de prendre en considération d’autres opérateurs actuels ou potentiels du conseil comme les agrofournisseurs, les organisations professionnelles agricoles bien structurées et les agro-industries. Au-delà de ces propositions, l’article aborde les principes d’une démarche générique de conception de dispositifs de conseil utile à tous les acteurs au niveau local, régional ou national.

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ما هي آليات الاستشارة الفلاحية بالنسبة للفلاحة الأسرية بالمغرب ؟ أفكار للنظر في تصميم آليات الاستشارة الفلاحية.

ملخص

في إطار سياستها الحالية المتعلقة بالفلاحة ، المتمحورة  حول « مخطط المغرب الأخضر  » ، شرعت الحكومة المغربية في إصلاح معمق لخدمة الإستشارة الفلاحية والتي كانت في السابق تقدم من قبل مراكز الأشغال و مراكز  الاستثمار الفلاحي . و ترمي الإستراتيجية الجديدة للإستشارة الفلاحية إلى الجمع بين الخدمات المقدمة من طرف مؤسسات الدولة و المؤسسات الخاصة المعتمدة .

استنادا إلى بعض البحوث و الدراسات يناقش هذا المقال التنوع الذي تعرفه الاستشارة الفلاحية ( الاستشارة التقنية،  الاستشارة في مجال تدبير المزارع و التنظيمات المهنية الفلاحية ،  بالإضافة إلى  الاستشارة الإدارية و القانونية…) وكذا الفئات المستهدفة بهذه الخدمة ( أصحاب المزارع ، اليد العاملة الأسرية ، مسؤولو و موظفو المنظمات المهنية الفلاحية… ) . كما يقترح أن يؤخذ بعين الإعتبار جهات أخرى معنية أو قد تعنى بالاستشارة الفلاحية مثل موردي المواد الأولية ، المنظمات المهنية المهيكلة و مصنعي المنتوجات الفلاحية.

بالإضافة لهذه الاقتراحات ، يناقش المقال مبادئ النهج العام  لتصميم آليات خدمة الاستشارة الفلاحية والتي تهم جميع الفاعلين على المستوى المحلي أو الإقليمي أو الوطني .

كلمات مفتاحية : استشارة فلاحية ، تصميم الآليات ، مرشد ، خوصصة ، منظمة مهنية ، المغرب .

COMMENTAIRES

Compte-rendu de la discussion suite à la présentation de l’article lors du séminaire de lancement de la revue le 8 avril 2014 à l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès

Commentaire. Il serait intéressant de s’appuyer sur les revendeurs d’intrants pour mettre en œuvre le conseil ou du moins les intégrer dans le dispositif de conseil. Toutefois il faut rester prudent car les objectifs d’un agro-fournisseur sont de satisfaire son client (bonnes recommandations, produits efficaces) mais aussi de vendre plus d’intrants.

Commentaire. Je ne pense pas qu’on puisse dire qu’il n’y a pas de méthode qu’on puisse appliquer. Il y a de nombreux acquis méthodologiques et il vaut mieux dire que les approches sont plurielles. Je rejoins les idées présentées ici sur le point que le conseil n’est pas que technique (« la vulgarisation ») ? il doit aussi faciliter aussi les changements organisationnels, l’action collective … Par ailleurs, c’est vrai que l’administration fonctionne sur une approche diffusionniste depuis les années 60. Il faut aussi donner plus d’importance aux organisations professionnelles agricoles pour générer la demande et orienter l’offre de l’Etat.

Commentaire. Il faudra poursuivre cette réflexion sur les compétences que doivent avoir ces conseillers et au-delà sur les cursus de formation initiale et continue à différents niveaux (technicien, ingénierie)

Commentaire. Il y a un grand nombre d’intervenants dans le secteur du conseil agricole (DPA, DRA, ONCA, etc). En Amérique du Nord, l’université est très impliquée dans le conseil. En France, ce sont les chambres d’agricultures qui jouent un rôle. Quelle est la spécificité de l’ONCA au Maroc ?
Commentaire. Il y a beaucoup de jeunes instruits dans les zones rurales, sur lesquels on pourrait s’appuyer pour le conseil agricole.

Commentaire. Il y a un enjeu important de formation des conseillers agricoles, à la fois initiale et continue. On peut être sceptique sur le fait de donner un rôle aux revendeurs d’intrants, car ils ont un intérêt à vendre plus. Ils ont un rôle à jouer, mais dans une certaine mesure seulement.
Commentaire. On peut réfléchir en termes de plateforme d’innovation, avec l’ensemble des acteurs impliqués, pour identifier les problèmes et voir comment les traiter. Ces plateformes peuvent-elles s’inscrire dans un dispositif de conseil ou plutôt dans celui de la co-conception des innovations. On parle de plus en plus de plateforme (multiacteurs) d’innovation, à l’INRA par exemple, cela mériterait que l’on y consacre un article dans Alternatives Rurales.

Commentaire. Il y a une trop grande séparation entre les thématiques de recherche et de formation, et les demandes pratiques des agriculteurs. Souvent, les conseils donnés ne servent à rien. Il y a un problème de formation continue des vulgarisateurs, qui ne portent pas sur des solutions pratiques. Il faut partir du terrain pour construire la recherche et ensuite des recommandations pour le conseil.

Commentaire. La non adoption n’est pas seulement un problème de bon-vouloir de l’agriculteur. Souvent, même si l’agriculteur a compris la proposition du conseiller et est intéressé, il a des difficultés pour l’appliquer. C’est le cas par exemple des semences : l’agriculteur veut bien acquérir des semences sélectionnées, mais il ne les trouve pas, ou c’est trop cher pour lui. Il faut intégrer le conseil à une réflexion plus large, qui inclue les contraintes auxquelles font face les agriculteurs et le faible accès aux autres services agricoles. Il serait intéressant de revenir à des projets intégrés comme les projets DriPMH qui reposaient sur une approche globale (plurisectorielle) des contraintes et des solutions.

Commentaire global de l’auteur principal. Je partage la plupart des commentaires qui constituent des pistes pour approfondir cette réflexion sur le conseil agricole à une période clé dans ce domaine (mise en place de l’ONCA, des CCA, du conseil privé et agrée par l’Etat,…). Bien sur il y a de nombreux acquis méthodologiques relatifs au conseil agricole (sensu largo) au Maroc et ailleurs mais à mon sens il n’y a pas de méthode « clé en main ». Pour l’amélioration des systèmes techniques de production, le transfert de technologies a montré des limites. Il en est de même lorsque l’on veut transférer d’ailleurs des méthodes de conseil. Le conseil se construit localement sur la base d’acquis méthodologique mais aussi des besoins en conseil exprimés par les agriculteurs et sur les ressources humaines disponibles : on ne peut pas élaborer la méthodologie de conseil uniquement à la capitale dans un bureau, cela doit se faire à partir du terrain.